samedi 12 décembre 2020

Geneviève C, des " présences d'esprit.s" dans les doigts












La main qui porte le premier coup de pinceau

sa main porte la première vérité

sa main est totale liberté

même préexistante

il n’y a aucune liberté

comme il n’y a aucune chance dans le hasard

le hasard rencontre la liberté

comme le pinceau le papier













Quelquefois c’est l’ombre qui aveugle

quelquefois un bruit

ce bruit que fait le silence

la main est porteuse d’ombre

plus ou moins appuyée

maîtrisée saisie

sans savoir la main dessine sa propre ombre

Il y a un geste de lumière à transmettre

un geste qui nie la solitude

sans désapprouver la lecture indolente du chat

la main retient le jeu des arabesques qu’elle contient

l’esprit brise l’espace

les dessins ne sont que des dragons qui s’ignorent

puisque toute connaissance

est bâtie sur du non-savoir

et recrée à perte de vue la très sage ignorance













Parfois des personnages apparaissent

puisqu’on le sait nous ne sommes pas seuls

les tigres sont aussi des hommes de papier

c’est une femme qui les conduit 

mais sans les tenir ni en laisse

ni sur le chemin de la bonne conduite

elle organise de sérénissimes cérémonies

auxquelles les voyageurs inattendus 

sont invités sur papier invisible













Alors 

sa main

la main prend la forme d’un gant oublié sur le comptoir de la vie

C’est à qui perd gagne

à qui continue de battre les cartes

On dirait des signes griffés hors du temps

pour des dieux qui n’ont jamais été ou disparus














Encres de Geneviève C

Texte de Pierre Vandrepote







 

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