La main qui porte le premier coup de pinceau
sa main porte la première vérité
sa main est totale liberté
même préexistante
il n’y a aucune liberté
comme il n’y a aucune chance dans le hasard
le hasard rencontre la liberté
comme le pinceau le papier
Quelquefois c’est l’ombre qui aveugle
quelquefois un bruit
ce bruit que fait le silence
la main est porteuse d’ombre
plus ou moins appuyée
maîtrisée saisie
sans savoir la main dessine sa propre ombre
Il y a un geste de lumière à transmettre
un geste qui nie la solitude
sans désapprouver la lecture indolente du chat
la main retient le jeu des arabesques qu’elle contient
l’esprit brise l’espace
les dessins ne sont que des dragons qui s’ignorent
puisque toute connaissance
est bâtie sur du non-savoir
et recrée à perte de vue la très sage ignorance
Parfois des personnages apparaissent
puisqu’on le sait nous ne sommes pas seuls
les tigres sont aussi des hommes de papier
c’est une femme qui les conduit
mais sans les tenir ni en laisse
ni sur le chemin de la bonne conduite
elle organise de sérénissimes cérémonies
auxquelles les voyageurs inattendus
sont invités sur papier invisible
Alors
sa main
la main prend la forme d’un gant oublié sur le comptoir de la vie
C’est à qui perd gagne
à qui continue de battre les cartes
On dirait des signes griffés hors du temps
pour des dieux qui n’ont jamais été ou disparus
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