Daniel Pommereulle - Sans titre - 1991 - Technique mixte sur papier |
Nous voici donc confinés dans les confins
Cela fait plus de silence encore
Il nous faut une autre écriture, comme si on partait faire le tour de la planète
Comme si on allait croiser de nouveaux yeux, levés sur le fil de la rivière
Ou contemplant la mer revenue à sa première vague
Il y a un paysage dans les méandres du cerveau la cartographie d’une attente inconnue
Des oiseaux qui s’ennuient s’appelant les uns les autres
Des hommes disent que c’est la guerre on voit bien qu’ils ne mesurent ni le poids des mots ni les formes de la mort
Ils devraient dire que c’est la chanson du monde quand il devient inquiet
Que c’est l’homme qui a mal à l’homme
Le silence d’aujourd’hui c’est celui de la liberté qui étouffe
Celui des femmes dont les bras sont des fleuves d’amour
Celui des hommes dont les yeux rêvent de s’ouvrir aux confins
Notre silence est d’un calme infiniment plus grand que le bruit des fureurs guerrières
C’est la nuit qui hésite entre blanc et noir
Ce sont les mots qui bientôt exigeront auprès de la réalité tous les laissez-passer pour eux-mêmes
Donnons-nous rendez-vous sur le bout de la langue
Là où les étoiles font naître les galaxies
22 mars 2020 P. V.
Que c'est beau! Que dire de mieux?
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