jeudi 28 août 2014

A propos de ce blog




                                    L'impensé imaginable




    




  Le titre de ce blog, Poésie et peinture ne répond plus désormais que partiellement à mes intentions. Du moins voudrais-je ici à la fois en élargir la compréhension et en préciser le sens. Il ne s'agit pas d'une simple association de deux termes, mais plus globalement de manifestations de la "création" telles qu'on ne saurait les réduire à leur forme. Au fond, qu'il s'agisse de poésie, de peinture, de sculpture, de photographie, c'est toujours de la même question qu'il s'agit, celle que l'homme, la femme se posent à eux-mêmes et, du même coup, posent aux autres. La poésie est probablement le dénominateur commun à tous les arts, comme la pensée est le dénominateur commun à toutes nos angoisses aussi bien qu'à tous nos rêves.
     L'art n'est limité par aucune technique de la pensée. A chaque instant, il met en jeu l'impensable, l'unicité de l'imprévisible. C'est d'ailleurs en cela qu'il nous émeut, qu'il façonne notre sensibilité. Dans le meilleur des cas, l'œuvre est invention radicale, à la fois nouvelle et porteuse d'une vérité de toujours.
     C'est aussi dire que l'art est constamment "exploration", rêve suffisamment efficace à partir du réel pour que, finalement, et le plus souvent sans qu'on s'en aperçoive, il soit lui-même le réel en actes dans toutes ses métamorphoses, son change perpétuel, son évolution secrète.
     "L'impensé imaginable" par lequel il me paraît nécessaire aujourd'hui de préciser le sens de ce blog fait référence à une idée voisine qui pourrait être celle de la quête, de la mise en forme d'une utopie positive généralisée qui serait celle, affirmée ou secrète, de ce que nous appelons l'art.
     D'une façon générale, je ne suis pas trop favorable à la création de néologismes dans la langue, mais ils peuvent parfois souligner avec davantage de force ce qu'on a voulu exprimer, comme si quelque chose manquait à la signification du désir. En fait, le mot "impensable" existe et nous nous en servons quotidiennement pour marquer notre étonnement. Le mot "impensé" n'existe pas dans la mesure où nous avons le sentiment que tout est "pensable", ce qui n'est pas si sûr.
     D'une certaine manière, tout ce qui existe dépasse constamment notre entendement, y compris ce qui peut apparaître comme "nouveau". Le réel n'est jamais résolu ni épuisé par la connaissance que nous sommes susceptibles d'en avoir. Son ouverture est sans fin, son histoire —l'histoire du réel— est celle du vertige de notre propre regard.                         


                                                                                    










 Pierre Vandrepote







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