Dans le royaume obscur du réel
mardi 26 janvier 2016
lundi 11 janvier 2016
Samuel Dudouit lit Alain Jouffroy
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Samuel Dudouit - Alain Jouffroy passe sans porte - Les éditions du Littéraire, 2015 |
Je venais juste d’entamer la lecture de l’essai de Samuel Dudouit qu’il a fait paraître sous le titre Alain Jouffroy passe sans porte (Les éditions du Littéraire) que, le dimanche 20 décembre 2015 au matin, un appel téléphonique d’Yves Buin me faisait part de la mort à l’hôpital Saint-Louis de notre ami commun Alain Jouffroy, dans la nuit même, information confirmée quelques minutes plus tard par un message de Jean-Michel Goutier. Décidément, le titre choisi par Samuel Dudouit ne pouvait pas frapper à une porte moins illusoire que celle du jeu de la vie, s’agissant d’un poète intranquille — au sens noble de l’adjectif qu’a pu lui conférer le grand poète portugais. Comme un dernier défi insolent à la dialectique des contraires qu’il n’a cessé d’interroger de toutes ses forces physiques, mentales, sensibles, Alain J. fut ce passe sans porte de la vie à la mort, sans crainte, mais probablement pas sans cet humour discret et subversif qui savait être le sien.
C’est qu’il était d’une espèce de poète bien particulière, à croire qu’il était même le seul représentant de cette espèce. Samuel Dudouit, qui l’a bien connu, et fréquenté longtemps, qui l’aime suffisamment pour trouver le ton juste, sans flagornerie, évitant l’habituelle rhétorique universitaire,
dresse le beau portrait d’un homme extraordinairement doué du sens libre de la vie, ce qui n’a l’air de rien, mais qui est rare, précieux, et tout à fait exceptionnel. La poésie de Jouffroy n’est en effet pas celle de tout le monde, et surtout pas celle de tant de poètes qui tiennent le vers pour un ornement de la sensibilité, pour le décor superficiel de leur petit moi à la douleur exacerbée. S’il n’y a pas de risque couru en art, s’il n’y a pas un engagement de tout l’être lorsqu’il se jette dans l’aventure d’écrire, s’il n’y a pas le désir d’aller au-delà de soi dans l’exploration du monde par la parole, s’il n’y a pas d’ouverture à l’inconnu, alors à quoi bon décrire un réel obtus où chacun pourrait se reconnaître au plus sombre du tableau ? On connaît la «Trajectoire» : venu du surréalisme, Jouffroy théorisera la Poésie vécue, celle qui ne sépare jamais l’écriture de la vie, l’amour de l’expérience réelle de l’amour, la prose toujours tentée de faire l’amour avec la poésie, le désir de liberté vécu dans, à travers toutes les contradictions sociales ou éthiques de la liberté.
Lorsque j’ai reçu l’appel téléphonique d’Yves Buin, j’en étais très exactement à la page 74 du livre de Samuel Dudouit où il cherche à préciser le rapport qu’il y a chez Jouffroy entre «l’énergie et les mots», puisqu’aussi bien «les mots ne sont rien d’autre que des vecteurs d’énergie.» La poésie vécue, on était donc en plein dedans, en plein dans les mots contre la mort, contre la mort qui a son mauvais « r ». Du coup, je monte dans ma bibliothèque, je vais chercher le Manifeste d’Alain J. que je feuillette pour découvrir que j’y avais annoté ceci, il y a vingt ans : « L’éveil du réel à lui-même est encore plus étrange. Il m’a fallu ce grand et long détour par Tokyo, capitale de la nouvelle banalité, pour découvrir physiquement que l’étrangeté est constitutive de tout. C’est son énergie propre qui fait du réel quelque chose d’autre que la mort. Ce qui fait de chaque objet, de chaque chose quelque chose d’autre que la mort — sa réalité même — précède notre naissance et succède à notre mort. Seule notre mort échappe au réel. Seule notre mort n’est pas étrange, parce que seule notre mort est morte. La poésie n’a d’autre ennemi que notre mort — et s’en fout. »
C’est vrai que la mort et Alain Jouffroy, ça ne va pas bien ensemble. Comme une couleur qui jure à côté d’une autre, comme l’annulation d’une exigence, comme «Le temps d’un livre» qui n’a pas eu le temps, comme une vie qui, au-delà de chaque individu, en réalité ne s’éteint pas.
On lui a parfois reproché d’être un littérateur, un auteur de romans à clefs, un parleur de la révolution, un homme dont l’excès était sans doute la principale authenticité, érigée en vertu. C’est bien sûr à l’exact inverse de ces appréciations que se place Samuel Dudouit qui écrit : «Absorber et répercuter l’énergie du monde, se faire le passeur le plus transparent de cette puissance, c’est ce que tente de faire Jouffroy avec ses propres mots: les brancher, sans retard ni écran, sur le réel pour que pensée et monde communiquent directement.»
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Alain Jouffroy - de Vermeer à Hopper Assemblage sur bois, 1993 |
Le livre de Samuel est écrit dans la chaleur d’une passion admirative qu’on partage bien volontiers avec lui. C’est un essai vif et brillant, très bien documenté — presque un peu trop dans son jeu de longues citations —, mais, je l’ai dit, c’est un livre d’ami avec les qualités que cela suppose. Pour l’instant, je ne puis que picorer de-ci de-là quelques entrées dans une œuvre, une œuvre-vie rythmée au fil des rencontres passionnelles, illuminantes, plus ou moins calculées parfois, avec un désir sincère toutefois de relier les individus entre eux. Il est toujours extrêmement difficile d’apprécier la justesse du comportement des individus dans leur époque, tant par rapport aux personnes que par rapport aux situations historiques dont ils ont été les contemporains. Ce qu’ont vécu dans leur jeunesse les deux amis que pouvaient être les poètes André Breton et Louis Aragon est inestimable sur le plan personnel comme sur celui des enjeux poétiques, artistiques ou «révolutionnaires». Ce qui les a séparés jusqu’à la mort, celle de Breton en 1966, ne saurait être gommé aisément sans un travail du temps que l’avenir ne nous assure pas avec une grande rigueur. Alain Jouffroy a tenté d’inventer un précipité qui aurait pu réunir dans une même ferveur poétique les deux hommes. Cette généreuse folie était sans doute à la dimension de son propre tempérament, mais le cynisme politique d’Aragon pendant tant d’années empêche qu’on ait pu vraiment la prendre au sérieux. Pour les jeunes gens de ma génération, qui avaient, comme on dit, environ vingt ans en 1968, le stalinisme était une horreur politique encore bien vivante et le camarade Aragon n’était vraiment pas du bon côté de la barricade.
Cela ne m’a pas empêché de lire les premiers livres —poésie et romans— d’Alain Jouffroy avec la sensation d’une vitalité nouvelle dans les parages de ma propre révolte, d’autant que je n’étais guère taillé pour me sentir à l’aise dans quelque «groupe» ou «mouvement» que ce soit. Il me semble que la génération qui a suivi (et qui est à peu près celle de Samuel Dudouit) n’en a pas forcément fini avec ces belles tentations qui furent les nôtres. « Individualisme-révolutionnaire » disait naguère Alain Jouffroy, mais si je regarde avec scepticisme ces temps nouveaux qu’ouvre, dans l’immédiat, l’année 2016, je me garde bien d’oublier que les mots que nous utilisons peuvent toujours devenir — à notre corps défendant — de la fausse monnaie.
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Alain Jouffroy - L'incurable retard n'est pas surréaliste (détail) - 1993 |
Note
André Breton, on le sait, cherchait l’or du temps. Il me semble qu’Alain Jouffroy a cherché à son tour quelque chose de proche, qui pourrait être la fine poussière vitale de l’instant, jamais figée en éternité. Pour l’un comme pour l’autre, la « trouvaille » ne valait que par la quête, toujours recommencée, l’une justifiant l’autre. Ecrivant ces lignes, je suis tout juste de retour d’une longue pérégrination à travers la Bretagne qui devait me mener au pays du roi Morvan. Arrivant à la petite ville d’Huelgoat, où je n’étais pas passé depuis longtemps, j’eus la surprise de découvrir que cette ville était maintenant jumelée à celle de Saint-Just (en Cornouaille anglaise !), preuve que les hommes sont aussi capables de produire inconsciemment du « hasard objectif ». Cela aurait plu, je crois, autant à A.B. qu’à A.J.
Pierre Vandrepote
jeudi 17 décembre 2015
Josée Van Lierop / Bernard Dumand
28 jours de face à face
Dessins de Josée Van Lierop
Textes de Bernard Dumand
Dans le livre de dessins et de textes qu’ils ont réalisé ensemble, Josée Van Lierop et Bernard Dumand ont déjoué un destin hasardeux pour rejouer leur propre vie à un moment où ils ne se sentaient plus guère maîtres du jeu.
Ce qu’ils disent dans leur introduction à 28 jours de face à face est très clair : « Ce témoignage est né de notre propre expérience et de l’observation des autres pensionnaires pendant un séjour en Hôpital Psychiatrique. Nous avons essayé d’exprimer jour après jour ce que nous vivions sous forme d’œuvres (couleurs + formes et non pas de façon illustrative ou figurative) et mots-clés liés aux images. »
S’ensuivent 28 dessins de Josée Van Lierop et 28 mises en scène des mots-clés de Bernard Dumand, travail d’approfondissement de leur rencontre lors de leur « internement » qu’ils vont transformer en libération intérieure/extérieure à peine deux ou trois mois plus tard.
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Retrouver l'aventure de vivre
Pour Josée et Bernard
des jours de face de profil
profil de la douleur
des jours de face à soi de face à l’autre
des jours de face à la couleur des jours
à la douleur de l’heure à la doublure du temps
des jours de face à dos de soi
grimpé sur son propre dos
pour faire signe à l’autre à l’autre-soi
à la solitude de chacun
la solitude sortie dans le couloir reconnue inconnue
des jours de face à face dos à dos
dans l’extrême dénuement de la présence
je tu il elle
et les nous et les ils et les ailes
battues grandes ouvertes séchant au soleil
pleurant dans l’ombre
les ailes repliées ailes rêvant d’ailes
un regard d’amour
un regard qui vient de plus loin que les yeux
du fond de l’histoire de chacun
un regard qui fait naître
qui abolit la mort
des jours pour désapprendre le pseudo-réel
des jours pour lire l’illisible
pour découvrir l’alphabet des passions souterraines
pour arracher la vie à la vie
pour habiter sa propre peau sans habits sans habitat
dans la grotte du cerveau inexploré
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J V L |
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B D |
des jours de face à face
avec ce qui n’a ni dos ni face
avec le désir soudain en perdition
mais jamais perdu
sa couleur jamais définitivement noire
sa couleur
son odeur toujours prête à mystérieusement jaillir
griffures de l’espace mental
équilibre menaçant menacé
le bonheur c’est comme le malheur
l’heure bonne l’heure mauvaise
l’heure comme le leurre des étoiles dans la nuit
des étoiles dans les yeux
croire que parce qu’on serait dehors
on ne sera plus dedans
à l’intérieur de soi
à l’intérieur de l’autre
des jours pour aller vers la vie en soi
des jours pour s’endormir dans l’autre
dans l’autre-soi
des jours pour repeindre le ciel
pour explorer les pastels du noir couleur explosive
des jours en apnée
avant de revenir à la surface profonde
des jours avec des jours sombres
des jours avec
des jours contre
des jours pour
des jours sans
des jours blessés
des jours victorieux
du temps qui revient lancinant
du temps qui revient comme du printemps en hiver
avec la folle liberté du rêve
il y a un fil secret qui relie l’homme aux errances de sa pensée
les taches de lumière
le sens improvisé des beautés malheureuses
il y a des jours qui sauvent le temps
il y a de la souffrance qui ne disparaît jamais
plus pure que le cristal des larmes
il y a la solitude brisée
l’homme sans visage
la femme qui recoud le fil de la vie
il y a l’ordinaire
redevenant doucement extraordinaire
le pas de côté qui réinvente la marche
il y a des doigts qui cherchent une main
il y a de l’air pour une ou deux respirations
il y a un silence troué par
des bras qui se tournent vers demain
Pierre Vandrepote
mardi 17 novembre 2015
Météorologie métaphysique
" La Vie est l'ensemble des forces qui résistent à la mort " - Henri Bergson.
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Yves Baudry, 2015 |
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Concernant les fanatiques religieux, et quelle que soit leur religion :
LA RUSE DU DIABLE EST DE SE FAIRE APPELER DIEU POUR MIEUX PERPETRER SES CRIMES.
Alain Roussel
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Il n’y a pas de paradis qui ne soit menacé, mais l’enfer existe : il est pavé de toute la bêtise criminelle des hommes.
Pierre Vandrepote
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mardi 6 octobre 2015
Wifredo Lam, la forêt ailée des rêves vrais
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Wifredo Lam, 1955 |
La peinture de Wifredo Lam occupe une position à part dans le vingtième siècle, lui qui a refait à l’envers toutes les histoires, aussi bien celle du trajet de Christophe Colomb que celle de la trajectoire picturale d’un Picasso. On connaît l’immense respect que Lam pouvait avoir de ses racines cubaines et africaines, ce qui ne l’a jamais empêché de se nourrir de tous les arts pour accéder à sa propre aventure mentale. A l’intérieur même du surréalisme, il aura su apporter la pointe extrême de modernité qu’aucun peintre d’origine européenne n’aurait pu lui fournir. Alors qu’à sa manière Picasso découvre, ou redécouvre, l’art nègre pour s’en inspirer en l’intégrant à sa création personnelle au moment où la représentation traditionnelle est bousculée par le cubisme, Lam portera en lui, quelques années plus tard, un imaginaire spontané qui ne copie en rien l’art de ses ancêtres. On dirait que sa peinture est totalement autobiographique tant elle lui ressemble, que toute sa biographie est dans sa peinture, jusque dans l’utilisation discrète et pourtant éclatante de la couleur, jusqu’à l’étonnement lointain qu’on peut souvent lire dans son regard. Toujours il semble regarder autour de lui avec le premier oeil, mais aussi comme s’il reconnaissait tout cela qui l’entoure; peut-être l’avait-il déjà vu dans une vie antérieure, l’avait-il déjà vécu dans une autre vue. Toute armée soudain de certaines géométries invariables, de lances immobiles, de forêts envahies, de masques qui sont des visages, de corps de femmes qui sont des esprits enfantant d’autres esprits, la peinture de Lam sort du bois d’une ancestrale modernité; jamais forêt de signes n’aura tracé aussi clairement ses indices et repères; cette peinture s’écoute au moins autant qu’elle se regarde; cette peinture parle, chuchotements et fureurs; elle traverse d’un seul coup l’espace de la pensée; silencieuse aussi, elle nous regarde sous tous les angles, se demandant seulement si nous sommes capables de la voir.
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Non combustible, 1949 - Wifredo Lam, collection de l'artiste |
Rien n’est moins sûr, parce que l’Occidental a bien souvent perdu le fil des rêves qui pouvait le relier à lui-même, à son propre fond archaïque. Pourtant toute l’ambivalence de la nature humaine est immédiatement lisible dans la peinture de Wifredo Lam. Equivalent “sauvage” et “hyper-civilisé” des questionnements les plus modernes de son époque, elle est toujours “en avant”, comme Rimbaud le réclamait de la poésie. Elle ne s’aligne pas sur les seules interrogations (philosophiques, politiques, sociales, ethniques) que lui tend l’état du monde comme un miroir, elle dit un état de la pensée, de la sensibilité que personne d’autre n’a véritablement repéré, que personne d’ailleurs ne veut vraiment affronter. Elle rend visible ce que l’homme du vingtième siècle ignore ou refoule; elle dit ce qui hante la conscience humaine depuis toujours et qui la hantera encore longtemps. La peinture de Lam n’est pas une succession d’images, elle est une part du destin dessiné de tous les individus. A ce stade, la notion de “peinture engagée” perd beaucoup de sa validité car nous sommes très au-delà de l’anecdote, même transcendée. Avant de dénoncer, cette peinture énonce. Et surtout elle ne cesse de faire rêver l’homme sur ses propres capacités créatrices, sur le sens et la portée de son propre rêve. Une toile de Lam nous en apprend davantage sur les ressorts secrets de l’âme caribéenne que les mensonges idéologiques officiels, d’où qu’ils viennent. Et cette leçon vaut plus que jamais pour l’époque actuelle où une certaine bien-pensance mondiale, dans les milieux culturels et médiatiques, est sur le point de tuer la pensée, d’uniformiser les sources de l’art au lieu de réfléchir sur les formes, à la fois spécifiques et différentes, de leur valeur universelle.
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Umbral, 1950 - W. Lam |
Qu’est-ce qui jaillit, en pleine lumière, de la peinture de Lam pour mieux briller dans l’Ombre ? Son vocabulaire plastique est suffisamment épuré pour qu’il n’échappe à personne. Cannes à sucre et flèches, nervures des feuilles ou du fer à cheval, visages lunaires sans lieux ni têtes, yeux impossibles déroutant le regard, épiant le chasseur dans la nuit jamais vraiment close, surgissement des esprits jumeaux aux tibias de la femme oiseau, main démesurée du pauvre amour qui ne finit pas, petits dieux dansant derrière le feu, sexe mâle insistant au trombone de la nuit à coulisse, losange cornu élisant l’Egyptienne inconnue, dieux encore dansant à l’envers pour les chauve-souris, armées totémiques et sarabandes fantomatiques, longues déesses éclatant en bulles de savon, invités inattendus sous le galop du cheval, barque d’insomnie où tout dort sur la nuit allongée, oiseau-soleil en chapeau de nuit, femme à la machette tranchant l’histoire de la représentation, oiseau-lyre à l’arc, esprit de la nuit veillant sur l’ombre, rituel dit du sabot de cheval et de la couronne enflammée, déesse noire inapprochable, inaltérable.
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La fuite, 1957, détail 1 - W. Lam |
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La Fuite, 1957, détail 2 - W. Lam |
Lam est très certainement le poète le plus “primitif” en peinture que nous ayons connu dans la modernité. Chacune de ses toiles est peinte comme une apparition, lointaine et si proche qu’elle nous invite, non sans malice, à regarder dans toutes les directions à la fois. Complice, voire drôle, elle sait faire aussi le grand écart et nous emmener du côté de l’acéré, du violent, du Danger de mort comme il est inscrit sur certains poteaux électriques de nos contrées. Toujours, chez lui, c’est la générosité qui l’emporte, mais toute apparition ne peut se détacher que sur une nuit noire, celle d’avant la vie, fragile, menacée, légère, celle qui referme un jour le livre des illusions. Ce qu’a vu Wifredo Lam, dans un clignement de paupières qui aura duré près d’un siècle, c’est un peu la dernière danse des esprits avant l’éclipse.
Pierre Vandrepote
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