vendredi 1 janvier 2021

VŒUX 2021

 





De Brauner à Perahim en passant par Cosimo





Ces derniers jours de 2020, je les ai passés à lire la nouvelle traduction du Baron Perché d’Italo Calvino, un de ces romans qui tient davantage du conte que du roman, qui est davantage attaché à l’air qu’à la terre, qui appartient davantage à l’ombre du rêve qu’au jour ou à la nuit, qui porte en lui cette noblesse qui n’est jamais si belle que d’être désemparée. J’en extrais, à l’occasion de ce passage du temps, deux phrases que j’estime — pour moi-même — parmi les plus belles que j’ai jamais lues. J’ai plaisir à les partager avec vous. La première exprime un sentiment :


« Cosimo tous les jours était sur son frêne à regarder le pré comme s’il pouvait y lire quelque chose qui le dévastait depuis longtemps : l’idée même du lointain, de ce qu’on ne peut pas combler, de l’attente qui peut aller au-delà de la vie. »


La seconde dit la rencontre amoureuse en ce qu’elle peut avoir de bouleversant lorsque le hasard devient nécessité au-delà même de toute volonté :


« Ils se connurent. Lui la connut et se connut, parce qu’en fait, il n’avait jamais rien su de lui. Et elle, elle le connut et elle se connut, parce que bien qu’elle ait toujours su ce qu’elle était, elle n’avait jamais pu se reconnaître ainsi. »


En vous souhaitant de traverser le temps comme on survole la canopée.  



                                           31 décembre 2020 — 1er janvier 2021

                                               

                                                                        P. V.

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